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Moz'Art

Moz'Art
Le poète doit être moderne

jeudi 23 décembre 2010

Qu'est-ce que l'amour, dis moi ?





"Un jour on se trouvera et tu sécheras toutes mes larmes et tu me murmuras de douces, de petites choses à l'oreille, tu m'enlaceras et là m'embrasseras, ah, tu me manques, homme d'amour, ah, où peux-tu être.."

Billie Holiday.


"Verlaine rencontre Rimbaud"
C'est ce qu'il a dit la première fois.
J'ai rencontré un fou, comme dans les livres mais en vrai, il marchait l'air de rien.
Pierrot le fou.

J'ai rougis, l'ascenseur était petit.
Il m'a baisé la main et je me suis précipitée dehors, fuyant ses lèvres. J'avais peur.

L'autre soir il me regardait, les larmes aux yeux :
"Mais tu sais bien que je t'aime, j'ai songé à t'abandonner mais jamais (oui, jamais) je n'ai pu te laisser".
A ce moment là, je le détestais.

Il me paye le taxi, les cigarettes en vrac.
Il adore les cendriers et je suis presque jalouse de cet objet auquel il tient.

Je lui avais volé un journal, je voulais garder son écriture.

Il s'était fait mal, des coups au visage :
"Une crise d'angoisse".
Pas un mot de plus ou des détails flous.

Il m'avait menti et j'attendais en bas de chez lui (sans l'avoir prévenu), furieuse, vociférant :
"C'est bon de toute façon j'ai l'habitude de dormir dehors, je m'en fiche, va t'en !"
Il m'a suivi :
"Tu es folle".
J'ai souri, on est rentré. J'ai voulu dormir sur le tapis, j'ai fini sur le canapé, humiliée et fumante.

Il était désolé presque affolé par mon état et j'en jouais. Consciencieusement.
"Il y avait Gainsbourg et des tas de vitrines illuminées. J'avançais rêveuse. L'homme sortit de l'ombre, menaçant".
Lorsque je lui racontais, je riais presque. Euphorique du choc passé.
Un homme m'avait agressé sous ses fenêtres :
"J'appelle la police. Je vais voir la concierge. J'appelle dix amis qui vont lui casser la gueule, moi. Je le tue".
Et je hurlais, à demie hilare :
"Tais-toi ! Ferme là, je te dis !"

Le matin, c'est café/cigarettes, la coutume, notre éveil.

Il m'a toujours considéré comme une héroïne :
"Pour moi, il n'y a pas de demie mesure. Soit on est un génie, soit on est rien et toi tu es un génie".
Là, il méritait une gifle. Je n'avais pas envie d'argumenter sur le fait que ses dires étaient sots et niais et il en profitait.

Il voulait faire l'amour, pas moi. Je n'étais pas d'humeur, alors l'air de rien j'ai lancé :
"Je suis pour l'abstinence sexuelle. Ça m'inspire".
Sa tête était à mourir de rire. Il a pris un petit ton narquois :
"T'es qu'une sale gamine".
Il savait que ça me toucherait. Et j'ai boudé.

Il devait passé chez moi, avant de rejoindre des amis.
Il est arrivé, les yeux exorbités, pâle et bégayant l'absolu.
Il m'énervait, alors le prenant à part, je lui ai dit :
"Je me sens bizarre. Ça faisait un moi que je n'avais pas couché avec un gars.. Tu sais, l'ami dont je te parlais ? Il était là, il y a quatre heures".
Silence.
C'était dur à avaler mais j'avais envie de le secouer.

Il m'avait dit que notre amour était libre et qu'il ne me considérait pas comme sa copine :
"Tu m'as appris une nouvelle forme d'amour et je crois en toi. Je lutte contre ma jalousie car tu ne m'appartiens pas. Je ne veux pas te perdre".
Mais notre amour, qu'est-ce ? On se voit une fois par mois ou chaque jour.
Pas de nouvelles ou trop.

L'hiver pesait sur Paris. Il pleuvait. Je dormais chez lui.
J'avais pris l'habitude, le soir, de m'asseoir nue sur le rebord de la fenêtre pour lorgner les passants et il me regardait, angoissé :
"Descend de là, tu me fais peur".
Et je me mettais debout, renversant la nuque au vide, riant de le voir ainsi.
Je ne descendais qu'après de maintes plaintes de sa part, me réfugiant aussitôt dans ses bras.

On s'était promené dans un parc, il m'avait acheté des fraises. Il y avait une église et il m'a parlé de ses voyages à Jérusalem :
"C'est saint. Une femme m'a dit que j'étais l'Élu".
J'ai haussé les sourcils :
"L'Élu de quoi ? De la connerie crucifiée ?"
Ça le choque toujours lorsque je critique la religion.
Une fois je lui ai écrit un petit poème arrogant :

Le sourire est derrière l'abîme
Et Dieu donne à boire à ses ivrognes
Miséricorde, soyez clément en l'infirme !
Misérable sentinelle, priez pour le borgne !

Que de crucifix pour de si pâles regrets..
Serait-ce une Foi illusoire et molle ?
Cette aura meurtrière n'est qu'amour erroné
Et de son toit arqué la démence se colle !

De toute façon, nous ne sommes pas du même Monde.
Il est aristocrate, moi, fille du Peuple. Bernard et Julie.
Il n'y a qu'à comparer nos chambres :
La sienne est pâle; quelques dessins; une bibliothèque bien rangée; des cendres dans le lit; des paquets de nourriture, divers; des traces de son enfance; quelques objets historiques et beaucoup de mal être confortable.
La mienne est un château ambulant; des immeubles de romans noirs; trop de poésie et beaucoup d'icônes. Les toiles, c'est accessoire.

Il n'y a que lui qui l'appelle
Quand les autres la martèlent
Il pourrait ranimer l'étincelle
Pour qu'elle devienne belle
C'est comme le premier jour
Avant qu'on est fait le tour

Un jour, je lui ai dit :
"Te rappelles-tu de notre rencontre ? Ce jour grisâtre et tes dires ?
"Verlaine rencontre Rimbaud"
Mais Verlaine a tragiquement blessé Rimbaud. Tu savais bien au fond, que cela finirait ainsi. J'ai soif d'amour, un blé au coin des lèvres. Ne me retiens pas".

The End.

mercredi 1 décembre 2010

"Je disparaîs toujours dans des tempêtes de neige"




A lors d'une aube nouvelle, scintille le vent

Un voyageur ailé, pâle du mal souffert, dort.

Les feuilles d'Automne se terrent divinement

Et c'est dans ses bras d'acier que l'étranger est mort.


Le ciel larmoie, sa tristesse noie les passants,

D'une plaie languissante, un venin coule à flot.

Serait-ce le fruit de l'Humanité, hurlant ?

Et sa germe, une racine du berceau des sanglots ?

Et des bas fonds, pourrissants, geint une soif Liberté

Le chaos se mêlant à ses vives révoltes

Seule l'anarchie sublime l'idéal raté.

Des êtres stupides se pensent livides

Avides de lâcheté et pendus de rêves

Le rire débile, des vers grouillent leurs bides

Et c'est dans la terreur que bave leurs sève

Le bleu du sol se confond en un nid de glace

L'ère est au froid et au vent, le temps est à l'Hiver

Chaque flocon tombe tel une arme de guerre

Et le rose du ciel gifle doucement la terre

Un souffle sillonne les pâles avenues

Le peuple cri famine, enveloppé de nuées

Le visage essoufflé, vert et la nuque nue

Dans les rues de Paris, la mort coule sur les pavés.


Photographies by Anton Deneke.





mercredi 17 novembre 2010

A strange day





Les étoiles brillaient, le vent s’engouffrait aux travers de
mes vêtements, l’odeur de l’Hiver m'enivrait et j’errais sans trop savoir où aller.
Je me décidais, enfin, à passer à mon café habituel.
Je pris donc le métropolitain en direction de St Paul.

Un jeune homme était plongé dans ses rêveries, je l’observais, sans trop savoir pourquoi.
Remarquant d’abord son air attristé, son nez aquilin, de jolies lèvres pâles et enfin sa valise.

D’un noir oppressant.
Que portait-il ? Où allait-il ?

Les portes s’ouvrirent et il disparut dans une foule sinistre.
Me laissant sans réponses.

Mon tour vint et avant que l’on puisse me remarquer, je m’engouffrais vers la sortie.
Les escaliers semblaient interminables et un parfum flottait..
Le sien ?

L’air du trottoir m’engloutissait, je m’arrêtais, allumais une cigarette et repartais.
La musique au creux de mes oreilles résonna : The Cure - Pornography.
Je fus envoûtée et mes pas se rythmèrent.

Je marchais, droite, de façon mécanique et une colère froide se mut en moi.
Quelques passants me regardèrent, intrigués par mon attitude quelque peu militaire.
Sur un banc, recroquevillé se tenait un ivrogne, la mine acide et remplie d’alcool.
Je le saluais d’un sourire.
Un groupe d’adolescents boutonneux jasaient sur les racontars du moment, je les suivais puis déviais dans une petite ruelle, tout près d’une morgue.
Les pavés gris ressemblaient à des tas de petites tombes et j’imaginais chaque cadavre relatant sa vie passée.
Serait-ce de même pour moi ?
Je descendais vers un passage piéton, une jeune fille me scrutait de l’autre côté.

Les voitures passaient sans cesses, coupant son visage en carrés lumineux.

Le feu rouge se mobilisa et je pu traverser.

Je m’installais dehors.
Étant une habituée, le serveur m’apporta une bière et quelques mets.
Je me mis à lire, sentant de temps à autre un passant me frôler.

La pluie s'abattit soudainement et je me précipitais à l’intérieur, près du bar.

Je payais, laissant un pourboire de quelques centimes.
Puis je me mis à contempler les parapluies s’ouvrir et les gens courir s’abriter.
Les vitres gisaient, remplient de larmes.

Une fois l’averse apaisée, je partais.
Lay, lady, lay résonna.
Après être passée devant de multiples magasins, je rentrais chez un disquaire d’occasion.
Avaient-ils Rebecca et Soupçons d’Hitchcok ?
Hélas, non.

Je remerciais le vendeur et fumant de plus bel, je m’enfonçais dans une rue de Bastille.

A présent She’s lost control passait en boucle et mes pensées se firent obscures...

Photographies by Fanny Latour.





vendredi 12 novembre 2010

"Quand sera brisé l'infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, elle sera poète, elle aussi !" A. Rimb.






Des rêves l'oppressaient chaque nuit.

La ville comme un gouffre noirâtre,

Où chaque être se reflète et luit

Seule dans le noir des trainées blanchâtres,

Dans la chambre nue, elle médite ses poèmes.

Un soleil de sang se levait à présent.

Entre la vie et le crépuscule, d'un pâle élan..

Sur les routes, abreuvée de Bohème

Dans l'ombre des couloirs, aux tissus moisis,

Se cache - Oh doux hasard ! - une Liberté ravie

Elle, se voulant moderne, car le poète l'est

Écrivant ses déboires et certains de ses faits

Songeant aux éternelles visions

Que l'homme nomme Nations,

Abreuvée de souffrance

Et d'hymnes de croyance

C'est un Peuple tout entier,

Qu'elle regarde crever

Sous l'œil avide des Privilégiés

Qui oh jamais ne partageront leurs mets!


A bout de souffle - Jean-Luc Godard.

Photographies by Fanny Latour



mercredi 10 novembre 2010

Anti-Christ





Il y a un trou dans le monde comme une
grande abysse noire

Et toute la vermine du monde y réside
Et ses mœurs ne valent pas ce qu'un porc vomit
Et cela s'appelle Paris...
En haut du trou sont assis les quelques privilégiés
Qui se moquent des vermines des zoos d'en dessous
Transformant la beauté en corruption et rapacité...

Le Monde est si bas, je suis lasse.
Ne viens pas, je suis si malsaine..
Je pourrais te tuer sans le vouloir..

Pourquoi me veux-tu ?
Crois-tu que mon corps est une attraction ?
Je ne te comprend plus.
Ton amour me ronge, veux-tu ma peau ?
Mes os sont déjà si frêles..
Un hiver blanc isole mes jours
Les arbres sont morts
Et les étoiles sont une morgue
Suicide moi, achève mes souffrances.

Je ne crierai plus.

Comme un automate désarticulé

Achève mes cicatrices, ouvre les d’un coup de poignard

Je pourrais te tuer, non ?

Ne m’approche pas à moins de quatre mètres.
Ne me fais plus de mal.

Tu détruis chacune de mes pensées
Je veux entrer dans tes rêves,
Être ton pire cauchemar..
Empoisonner l’air que tu respires
Je veux cracher tes entrailles au diable
Mon frère ne me regarde pas,
L’église est criminelle.
Je tuerais mon prochain

Veux-tu être le suivant ?




Photographie by Cédric G Pix-Elles.
Peinture by Zoé Mozart.

Rimbaud is a punk ?







Photographies by Cédric G Pix-Elles.

Série noire






Photographies by Cédrix G Pix-elles.

dimanche 7 novembre 2010

Regardez ça.

Un peu de chair fraîche ?




Censurez moi, je vous en prie.
Vous êtes gênés, n'est-ce pas ?
Seulement, c'est votre esprit et lui seul qui génère vos réactions.

On voit ce qu'on veut voir, là où l'on souhaite le voir.

A la différence, ces photographies-ci sont une provocation universelle,

Un doigt au Monde, car la nudité n'est point obscène c'est sa commercialisation qui l'a rend vulgaire.


Le message est plus important, regardez le.
LA femme n'est pas un objet et sa sensualité est aussi bien réservée aux femmes qu'aux hommes.
Bien qu'elle lui appartienne avant tout.

Faire d'un cliché, un autre cliché.

Il est facile de juger ce que l'on ne fera jamais.
Nous vivons dans un Monde de consommation, où la femme est considérée comme un morceau de viande,
Oui, vous êtes friands de ça.
Avec vos règles ridicules et vos limites restreintes.
Alors le voir telle que la réalité le montre mais en plus trash,
Ça vous gêne.
Vous voulez rester aveugles.

Pour ma part, j'ai décidé de regarder.
A vous de voir..
Non, je ne suis pas un porte manteau sur qui de pâles tissus reposent.
Je choisis ce que je fais et je l'assume.
Vous êtes lâches, tels des bœufs prêts à l'abattoir.



Photographies by Cédric G Pix-elles.


mercredi 27 octobre 2010

Essai n°1



Enfermée dans ma chambre, enlisée dans un projet d’écriture, je réfléchissais..

Devais-je sortir ou non ? Il faisait nuit et la drogue avait fait assez d’effet pour relativiser mon comportement.

J’étais stone.

L’idée d’aller chez un ami et de faire ron-ron avec le canapé ne m’enchantait pas, je voulais mordre l’instant inconnu mais aller en boîte me révulsait, rien que de voir des gens se trémousser sans savoir danser me scandalisait.

Et après de maintes réflexions, je me souvins qu’Octave fêtait son anniversaire.

(“-Octave ? -Oui, le joli brun”.)

Après avoir contacté plusieurs personnes je me préparai.

Un trait fin d'eye-liner pour allonger mes yeux, un peu de rouge sur les lèvres, le teint pâle et le tour était joué :

Je ressemblais à une parfaite imbécile.

Cependant mon présent se montrait irréprochable : De jolies lunettes noires signée D&G.

20H sonnait, toute une sorte de faune était présente et je décidai de la suivre.

L’heure d’ouverture étant de 21H, les convives et moi allâmes dans la cave de notre futur hôte.

C’était un vaste endroit, sombre et noircit de voitures, elles se dressaient telles des tombes et une terrible envie de boire me vint. Peut-être était-ce la voix de Joplin qui d’un ton déchirant entamait “Summertime” ?

Je ne sais.

Une bouteille de Whisky fit vite le tour et l’alcool bondit dans mes veines, je le sentais monter, descendre et palpiter mais quel bonheur !

Un peu ivres, déjà, nous montâmes chez Octave.

Je bu sans cesse, ne me lassant pas de cette eau divine.

Le sol commença à tourner et je su qu’il était trop tard, le grand cirque commençait :

J’allais me métamorphoser en une aliénée intenable..

Hélas, le comportement de l’ivrogne mène à de multiples obsessions dont je fus victime.

Je clamais à tu-tête que la Vodka serait le seul breuvage qui pourrait soigner mon attitude étrange.

Mais le Monde aux alentours semblait suspicieux.

Une fille étrange vint m’aborder, je m’imaginais l’avoir déjà vu quelque part, peut être au début de l’expédition ?

Comment en étais-je arrivé à faire les fonds de bouteilles ? Et qui étaient tous ces gens étrangement petits ?

Je me mis à l’embrasser, après tout il n’y avait rien d’autre à faire et je me devais de faire n’importe quoi sauf de rester immobile, peut-être ferais-je ainsi passer mon malaise ?

Ses baisers m’étourdissaient d’avantage et je me laissais entraîner vers de diverses tendresses.

La suite fût fort floue.

De légers passages me reviennent :

Un jeune damoiseau jouait de la guitare... sa musique m'épouvantait, elle sonnait fausse et affreusement quelconque.

Je me retins de vomir et lança un coup au prétendu musicien, hélas il ne cessa de gratter chacune des cordes du malheureux instrument.

Devant une telle torture, tel un oiseau à qui il manque une aile, je fracassai la guitare sur le sol, d’un geste sec et fort pour l’achever délicatement sans aucune souffrance.

Mon souffle venant à peine de se renouveler, la fille m’arracha de mon drame et me jeta sur un lit.

Mes lèvres se séchèrent et mon cœur bouillonna.

Quel était cet enfer sexuel ? Il me semblait que des millions de personnes nous épiaient, jouissant de mon impuissance.

Je ne vis plus que ses hanches, son corps soulever le mien et un nid de glace se creusa.

Mon retour à la réalité se précipita :

Un craquement se fit entendre et le lit se brisa.

Des mains nous accrochèrent puis nous jetèrent à la porte.

Hélas, un micro-ondes dominait le paillasson et mon crâne s’écrasa à son encontre.

Le choc fût dur à encaisser.

Puis de nouveau, le flou total.

Cependant une scène me revient :

La fille et moi étions dans la rue, main dans la main, pieds nus sur les ruelles de Paris.

Je cherchais à séduire un passant mais mes capacités semblaient réduites, je déambulais à quatre pattes.

Un grand punk me faisait la cour, je m'apprêtais à fuir avec lui lorsque la fille se mit à larmoyer et ma sensibilité, sous substance se montra impitoyable : je resta avec elle.

J’avais comme un sens de l’honneur, tel un chevalier servant, ce qui en temps normal m’aurait agacé.

Mais enfin, la chance me sourit.

Une voisine m'aperçut dans la rue et me rapporta à mon domicile.

Fin


Photographies by Zoé Mozart.

mardi 19 octobre 2010

Broken love song




Mon amour, je regarde le ciel encore encombré par la nuit, une cigarette se consume, je l'a sens se finir, serait-ce un caprice de l'au delà ?

Je te vois, sur le divan, à demie nue, tremblante et aigrie.

Une bouteille traîne près du lit, je l'a ramasse et bois un peu.

Tes cernes violacées vont merveilleusement bien avec la couleur crème de la couette.

Je me rendors, tu sembles plus pâle, peut-être est-ce ton manque, ta passion idéalisée, notre bonheur macabre ?

Tu te recroquevilles autour de mes jambes et je peux enfin sentir ton joli cœur palpiter, doucement.

Hier j'ai sonné, je t'ai déposé un million de roses sur le paillasson, tu n'as pas ouvert, tu devais sans doutes être ivre.

Je reviendrais demain matin, avec des lys blanchâtres et un paquet de gitanes.

Tu verras, on ira loin, je t'emmènerai au pays des vraies fleurs et si sur la route un malheur arrive, je serai là pour t'isoler, te faire l'amour encore et encore sans jamais cesser de t'aimer.

J'ai brûlé le peu de nicotine qu'il me restait, embrasse moi, tu sais que tu es la seule à qui je le permets.

Il y a une semaine, tu m'annonçais ton suicide et je riais, obstinément, sans bien savoir pourquoi.

Je savais que tu n'oserais pas, il restait trop d'alcool pour que tu t'en ailles maintenant, alors je me suis échappée, j'ai bondis sur le premier train et je suis partie.

J'ai même pensé à t'envoyer une carte mais je savais que tu serais folle de rage.

Tu me disais : "A force d'écouter Bob Dylan, tu vas finir sur les routes, sans le sous et tu n'auras même pas de drogues pour aller mieux et tu crèveras".

Moi, je m'en foutais pas mal, j'avais trouvé un bon blaireau pour satisfaire mes besoins et je me portais au mieux.

Tu te souviens ?

Un jour je t'ai cité Rimbaud : "Le Monde à soif d'amour : Tu viendras l'apaiser".

Lorsque j'eus fini, tu m'as dit : "Poète maudit, un jour tu en souffriras, tu comprendras que les gens se fichent de tes vers et que jamais tu ne gagneras ton pain avec".

Alors j'ai fait tout Paris, des tableaux sous le bras, tentant ma chance dans la plupart des cafés qui trainaient, souvent miteux, il faut l'avouer.

Et je me suis dit, que c'était mieux que faire la pute comme toi.

D'ailleurs, il n'y a plus rien au frais, les escalopes ont moisies et les seules céréales potables ont été volées par un emmerdeur de passage.

Muse d'un temps, catin de luxe et ange déchue.

Tu as toujours aimé les surnoms dégueulasses, le genre de truc que tu dis à un chien.

Souvent mes amis me demandent : "Que fais-tu avec cette fille ? Elle est malsaine, droguée, laide".

Je me contente de sourire, je me dis intérieurement qu'ils sont cons, ils ne voient pas à quel point tes yeux sont beaux, à quel point ta bouche est langoureuse et tes gestes sensuels.

Bien sûr j'ai voulu te quitter, tes jérémiades et tes sautes d'humeurs m'agaçaient.

Au final je suis restée, juste pour pouvoir te voir tous les matins, t'apporter ton café et ta seringue désinfectée.

Tu sais bien que je m'en irais, je n'y peux rien, j'ai soif de voyages.

Bien sûr que je t'ai trompé, plusieurs fois même mais ce n'était jamais aussi réussi que ça, c'était juste un coup en l'air sans importance sentimentale.

Je sais que tu casseras tout, que tu me diras : "Conasse, tu m'abandonnes, juste pour tes putains de rêves, ne reviens jamais ou je te tuerais".

Et moi, je caresserais ta joue pleine de larmes et je te chuchoterais : "Mes rêves ne mènent nulle part, on se retrouvera pour d'avantage s'aimer, donne moi ton cœur, je voyagerais avec".

Mais tu ne m'as jamais pardonné, tu t'es mise à me haïr, à vouloir me posséder et un cercle vicieux c'est mis en place : Ta vengeance.

Je t'aime.


Photographies by François B with Zoé Mozart and Anton Deneke.

vendredi 15 octobre 2010

My Way





Twitter est un site hilarant, où tu peux raconter

n'importe quoi, bien sûr faut-il avoir du temps à perdre.

"Je me suis suicidée six fois".

Ah Ah.

Aussi, j'adore les sites de rencontre, c'est à ce moment précis qu'on devine la bassesse humaine.

La drague est un produit de chaîne et des milliers de gens le consomme avec allégresse, alors que cela se limite à un :

"Tu avoir mon pénis dans ta bouche ?"

Wahoo ! Quel niveau !

Récapitulons : Aujourd'hui, on considère qu'une demande de ce genre est normale voire banale, c'est assez primaire comme façon d'évoluer, voir de penser.

Reconsidérons le fait, que ce type d'individus, fantasme une réponse positive et joviale telle que :

"Mais bien sûr, on baise quand tu veux".

Ah Ah, grosse blague.

La séduction est tout de même un art autre.

Adam mon pauvre impuissant,

Tendre ami, tendre amant

Que tes dires me sont lassant

Et ta verge d'impuissant

Tel un porc crevé au vent

Qui s'en va en pissant.

J'aimerais briser tes dents

Et tes burnes en sifflant.

Tout ça est si excitant, n'est-ce pas ?


Ma chambre, photographie d'Anton Deneke and Zoé Mozart.

samedi 28 août 2010

Il paraît qu'on s'en fout mais au fond tu sais bien que c'est faux.





Te souviens-tu de nos allées ?

De cette terre que l'on a foulé ?

Tu me disais idéale

Et je te pensais fatale

Lorsque nos mains se sont liées

Pourquoi faut-il les oublier ?

Lorsque nos yeux se rencontraient

Et que ta bouche s'entrouvrait..

On regardait les vagues aller

Et le soleil s'illuminer

Pensant aux rêves de chacune

Au delà de notre rancune

Et je voulais t'aimer encore

Sans que tu puisses être d'accord

Te serrer, t'avoir dans mes bras

Tel un signe de l'au delà

Sans avoir su te l'avouer

Et ne faisant que te blesser

J'ai fait danser tant de regrets

A mesure que tu t'éloignais.


Emmauelle Soria.

Marilu

Ma photo
Être photographe, c'est être modèle. Être modèle, c'est être photographe. On ne fait que participer à la création de l'Art.

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