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Moz'Art

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Le poète doit être moderne

mardi 19 octobre 2010

Broken love song




Mon amour, je regarde le ciel encore encombré par la nuit, une cigarette se consume, je l'a sens se finir, serait-ce un caprice de l'au delà ?

Je te vois, sur le divan, à demie nue, tremblante et aigrie.

Une bouteille traîne près du lit, je l'a ramasse et bois un peu.

Tes cernes violacées vont merveilleusement bien avec la couleur crème de la couette.

Je me rendors, tu sembles plus pâle, peut-être est-ce ton manque, ta passion idéalisée, notre bonheur macabre ?

Tu te recroquevilles autour de mes jambes et je peux enfin sentir ton joli cœur palpiter, doucement.

Hier j'ai sonné, je t'ai déposé un million de roses sur le paillasson, tu n'as pas ouvert, tu devais sans doutes être ivre.

Je reviendrais demain matin, avec des lys blanchâtres et un paquet de gitanes.

Tu verras, on ira loin, je t'emmènerai au pays des vraies fleurs et si sur la route un malheur arrive, je serai là pour t'isoler, te faire l'amour encore et encore sans jamais cesser de t'aimer.

J'ai brûlé le peu de nicotine qu'il me restait, embrasse moi, tu sais que tu es la seule à qui je le permets.

Il y a une semaine, tu m'annonçais ton suicide et je riais, obstinément, sans bien savoir pourquoi.

Je savais que tu n'oserais pas, il restait trop d'alcool pour que tu t'en ailles maintenant, alors je me suis échappée, j'ai bondis sur le premier train et je suis partie.

J'ai même pensé à t'envoyer une carte mais je savais que tu serais folle de rage.

Tu me disais : "A force d'écouter Bob Dylan, tu vas finir sur les routes, sans le sous et tu n'auras même pas de drogues pour aller mieux et tu crèveras".

Moi, je m'en foutais pas mal, j'avais trouvé un bon blaireau pour satisfaire mes besoins et je me portais au mieux.

Tu te souviens ?

Un jour je t'ai cité Rimbaud : "Le Monde à soif d'amour : Tu viendras l'apaiser".

Lorsque j'eus fini, tu m'as dit : "Poète maudit, un jour tu en souffriras, tu comprendras que les gens se fichent de tes vers et que jamais tu ne gagneras ton pain avec".

Alors j'ai fait tout Paris, des tableaux sous le bras, tentant ma chance dans la plupart des cafés qui trainaient, souvent miteux, il faut l'avouer.

Et je me suis dit, que c'était mieux que faire la pute comme toi.

D'ailleurs, il n'y a plus rien au frais, les escalopes ont moisies et les seules céréales potables ont été volées par un emmerdeur de passage.

Muse d'un temps, catin de luxe et ange déchue.

Tu as toujours aimé les surnoms dégueulasses, le genre de truc que tu dis à un chien.

Souvent mes amis me demandent : "Que fais-tu avec cette fille ? Elle est malsaine, droguée, laide".

Je me contente de sourire, je me dis intérieurement qu'ils sont cons, ils ne voient pas à quel point tes yeux sont beaux, à quel point ta bouche est langoureuse et tes gestes sensuels.

Bien sûr j'ai voulu te quitter, tes jérémiades et tes sautes d'humeurs m'agaçaient.

Au final je suis restée, juste pour pouvoir te voir tous les matins, t'apporter ton café et ta seringue désinfectée.

Tu sais bien que je m'en irais, je n'y peux rien, j'ai soif de voyages.

Bien sûr que je t'ai trompé, plusieurs fois même mais ce n'était jamais aussi réussi que ça, c'était juste un coup en l'air sans importance sentimentale.

Je sais que tu casseras tout, que tu me diras : "Conasse, tu m'abandonnes, juste pour tes putains de rêves, ne reviens jamais ou je te tuerais".

Et moi, je caresserais ta joue pleine de larmes et je te chuchoterais : "Mes rêves ne mènent nulle part, on se retrouvera pour d'avantage s'aimer, donne moi ton cœur, je voyagerais avec".

Mais tu ne m'as jamais pardonné, tu t'es mise à me haïr, à vouloir me posséder et un cercle vicieux c'est mis en place : Ta vengeance.

Je t'aime.


Photographies by François B with Zoé Mozart and Anton Deneke.

Marilu

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