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Moz'Art

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Le poète doit être moderne

mercredi 27 octobre 2010

Essai n°1



Enfermée dans ma chambre, enlisée dans un projet d’écriture, je réfléchissais..

Devais-je sortir ou non ? Il faisait nuit et la drogue avait fait assez d’effet pour relativiser mon comportement.

J’étais stone.

L’idée d’aller chez un ami et de faire ron-ron avec le canapé ne m’enchantait pas, je voulais mordre l’instant inconnu mais aller en boîte me révulsait, rien que de voir des gens se trémousser sans savoir danser me scandalisait.

Et après de maintes réflexions, je me souvins qu’Octave fêtait son anniversaire.

(“-Octave ? -Oui, le joli brun”.)

Après avoir contacté plusieurs personnes je me préparai.

Un trait fin d'eye-liner pour allonger mes yeux, un peu de rouge sur les lèvres, le teint pâle et le tour était joué :

Je ressemblais à une parfaite imbécile.

Cependant mon présent se montrait irréprochable : De jolies lunettes noires signée D&G.

20H sonnait, toute une sorte de faune était présente et je décidai de la suivre.

L’heure d’ouverture étant de 21H, les convives et moi allâmes dans la cave de notre futur hôte.

C’était un vaste endroit, sombre et noircit de voitures, elles se dressaient telles des tombes et une terrible envie de boire me vint. Peut-être était-ce la voix de Joplin qui d’un ton déchirant entamait “Summertime” ?

Je ne sais.

Une bouteille de Whisky fit vite le tour et l’alcool bondit dans mes veines, je le sentais monter, descendre et palpiter mais quel bonheur !

Un peu ivres, déjà, nous montâmes chez Octave.

Je bu sans cesse, ne me lassant pas de cette eau divine.

Le sol commença à tourner et je su qu’il était trop tard, le grand cirque commençait :

J’allais me métamorphoser en une aliénée intenable..

Hélas, le comportement de l’ivrogne mène à de multiples obsessions dont je fus victime.

Je clamais à tu-tête que la Vodka serait le seul breuvage qui pourrait soigner mon attitude étrange.

Mais le Monde aux alentours semblait suspicieux.

Une fille étrange vint m’aborder, je m’imaginais l’avoir déjà vu quelque part, peut être au début de l’expédition ?

Comment en étais-je arrivé à faire les fonds de bouteilles ? Et qui étaient tous ces gens étrangement petits ?

Je me mis à l’embrasser, après tout il n’y avait rien d’autre à faire et je me devais de faire n’importe quoi sauf de rester immobile, peut-être ferais-je ainsi passer mon malaise ?

Ses baisers m’étourdissaient d’avantage et je me laissais entraîner vers de diverses tendresses.

La suite fût fort floue.

De légers passages me reviennent :

Un jeune damoiseau jouait de la guitare... sa musique m'épouvantait, elle sonnait fausse et affreusement quelconque.

Je me retins de vomir et lança un coup au prétendu musicien, hélas il ne cessa de gratter chacune des cordes du malheureux instrument.

Devant une telle torture, tel un oiseau à qui il manque une aile, je fracassai la guitare sur le sol, d’un geste sec et fort pour l’achever délicatement sans aucune souffrance.

Mon souffle venant à peine de se renouveler, la fille m’arracha de mon drame et me jeta sur un lit.

Mes lèvres se séchèrent et mon cœur bouillonna.

Quel était cet enfer sexuel ? Il me semblait que des millions de personnes nous épiaient, jouissant de mon impuissance.

Je ne vis plus que ses hanches, son corps soulever le mien et un nid de glace se creusa.

Mon retour à la réalité se précipita :

Un craquement se fit entendre et le lit se brisa.

Des mains nous accrochèrent puis nous jetèrent à la porte.

Hélas, un micro-ondes dominait le paillasson et mon crâne s’écrasa à son encontre.

Le choc fût dur à encaisser.

Puis de nouveau, le flou total.

Cependant une scène me revient :

La fille et moi étions dans la rue, main dans la main, pieds nus sur les ruelles de Paris.

Je cherchais à séduire un passant mais mes capacités semblaient réduites, je déambulais à quatre pattes.

Un grand punk me faisait la cour, je m'apprêtais à fuir avec lui lorsque la fille se mit à larmoyer et ma sensibilité, sous substance se montra impitoyable : je resta avec elle.

J’avais comme un sens de l’honneur, tel un chevalier servant, ce qui en temps normal m’aurait agacé.

Mais enfin, la chance me sourit.

Une voisine m'aperçut dans la rue et me rapporta à mon domicile.

Fin


Photographies by Zoé Mozart.

Marilu

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