

A lors d'une aube nouvelle, scintille le vent
Un voyageur ailé, pâle du mal souffert, dort.
Les feuilles d'Automne se terrent divinement
Et c'est dans ses bras d'acier que l'étranger est mort.
Le ciel larmoie, sa tristesse noie les passants,
D'une plaie languissante, un venin coule à flot.
Serait-ce le fruit de l'Humanité, hurlant ?
Et sa germe, une racine du berceau des sanglots ?
Et des bas fonds, pourrissants, geint une soif Liberté
Le chaos se mêlant à ses vives révoltes
Seule l'anarchie sublime l'idéal raté.
Des êtres stupides se pensent livides
Avides de lâcheté et pendus de rêves
Le rire débile, des vers grouillent leurs bides
Et c'est dans la terreur que bave leurs sève
Le bleu du sol se confond en un nid de glace
L'ère est au froid et au vent, le temps est à l'Hiver
Chaque flocon tombe tel une arme de guerre
Et le rose du ciel gifle doucement la terre
Un souffle sillonne les pâles avenues
Le peuple cri famine, enveloppé de nuées
Le visage essoufflé, vert et la nuque nue
Dans les rues de Paris, la mort coule sur les pavés.
Photographies by Anton Deneke.