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Moz'Art

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Le poète doit être moderne

mercredi 17 novembre 2010

A strange day





Les étoiles brillaient, le vent s’engouffrait aux travers de
mes vêtements, l’odeur de l’Hiver m'enivrait et j’errais sans trop savoir où aller.
Je me décidais, enfin, à passer à mon café habituel.
Je pris donc le métropolitain en direction de St Paul.

Un jeune homme était plongé dans ses rêveries, je l’observais, sans trop savoir pourquoi.
Remarquant d’abord son air attristé, son nez aquilin, de jolies lèvres pâles et enfin sa valise.

D’un noir oppressant.
Que portait-il ? Où allait-il ?

Les portes s’ouvrirent et il disparut dans une foule sinistre.
Me laissant sans réponses.

Mon tour vint et avant que l’on puisse me remarquer, je m’engouffrais vers la sortie.
Les escaliers semblaient interminables et un parfum flottait..
Le sien ?

L’air du trottoir m’engloutissait, je m’arrêtais, allumais une cigarette et repartais.
La musique au creux de mes oreilles résonna : The Cure - Pornography.
Je fus envoûtée et mes pas se rythmèrent.

Je marchais, droite, de façon mécanique et une colère froide se mut en moi.
Quelques passants me regardèrent, intrigués par mon attitude quelque peu militaire.
Sur un banc, recroquevillé se tenait un ivrogne, la mine acide et remplie d’alcool.
Je le saluais d’un sourire.
Un groupe d’adolescents boutonneux jasaient sur les racontars du moment, je les suivais puis déviais dans une petite ruelle, tout près d’une morgue.
Les pavés gris ressemblaient à des tas de petites tombes et j’imaginais chaque cadavre relatant sa vie passée.
Serait-ce de même pour moi ?
Je descendais vers un passage piéton, une jeune fille me scrutait de l’autre côté.

Les voitures passaient sans cesses, coupant son visage en carrés lumineux.

Le feu rouge se mobilisa et je pu traverser.

Je m’installais dehors.
Étant une habituée, le serveur m’apporta une bière et quelques mets.
Je me mis à lire, sentant de temps à autre un passant me frôler.

La pluie s'abattit soudainement et je me précipitais à l’intérieur, près du bar.

Je payais, laissant un pourboire de quelques centimes.
Puis je me mis à contempler les parapluies s’ouvrir et les gens courir s’abriter.
Les vitres gisaient, remplient de larmes.

Une fois l’averse apaisée, je partais.
Lay, lady, lay résonna.
Après être passée devant de multiples magasins, je rentrais chez un disquaire d’occasion.
Avaient-ils Rebecca et Soupçons d’Hitchcok ?
Hélas, non.

Je remerciais le vendeur et fumant de plus bel, je m’enfonçais dans une rue de Bastille.

A présent She’s lost control passait en boucle et mes pensées se firent obscures...

Photographies by Fanny Latour.





Marilu

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Être photographe, c'est être modèle. Être modèle, c'est être photographe. On ne fait que participer à la création de l'Art.

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